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FEBVRIER 1594* 6o5
leur représenterez t tant de meschants arrests qu'ils avoient donnés en faveur de l'heretique, qui sentoient leur fagot d'une lieue loin ; tant d'injustices, tant de concussions, tant de faussetés, tant d'exécutions de bons catholiques, desquels ils avoient esté juges et parties > qui continuoientencores aujourd'hui. « Non, non, « messieurs, dit-il, je trencherai le mot, puisque je « suis en la chaise de verité, ll n'a tenu qu'à ces beaux a messieurs de la cour, tant ils sont meschans, que cc vous n'aies eu un roi ; sans eux nous en aurions un, « et séries en repos, pauvre peuple, et nous et tout. Ils « ont fait un grand vacarme ces jours passés, sur ce « qu'on leur avoit rapporté qu'un de nos bons freres, « nommé Capreolus, avoit fouetté un homme ; cela est « faux : on n'a point accoustumé de fouetter les bour-« geois en nostre maison, comme les politiques crient. n Cependant on l'a emprisonné, et si cruellement et es-« troictement, que depuis qu'il y est nous'n'avons pas « eu le moien de lui faire tenir seulement un pauvre « bouillon, encores que nous en aions prié et reprié le « greffier. Mais il ne nous a esté possible d'en venir « à bout. »
Puis se mettant sur le Bearnois (qui est tousjours le refrain de l'évangile), dit que pendant qu'il estoit à la messe il avoit tousjours prés de lui son archevesque de Bourges, qui croioit en Dieu comme en ses vieux souliers ; babilloit tantost à l'un, tantost à l'autre; puis re <
gardoit une p.....; et quant ce venoit à l'élévation, au
l_€u de regarder Dieu haissoit la vue et se taisoit un petit ; puis recommençoit de plus belles à goguenarder et dire mots nouveaux, et souvent se moquer des saints misteres de nostre sainte messe. «Voila, messieurs,
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